cycle de l'eau
Je suis fasciné par ce sentiment paradoxal de l'eau créatrice, essentielle, enveloppante, protectrice mais source d'angoisse, envahissante, meurtrière, à la fois ténébreuse et lumineuse.
Enfant, elle m’a toujours angoissé, impossible de franchir la pellicule miroitante pour m'immerger. Petit à petit, au rythme des vagues, j'ai pu me laisser porter sans appréhension, puis est venu le moment du relâchement et de la complicité.
Porté, abandonné, je goûte au plaisir de sa fraîcheur.
Il est alors temps de me laisser aller à la rêverie comme le promeneur de Rousseau, de me laisser porter par mes songes guidé par les ondoiements, les tremblements aquatiques, les oscillations, entre la chaleur de la pierre et la douceur de l'eau. J’entre dans le motif, comme on entre dans la mer, en apnée, pour côtoyer l'intime jusqu'à atteindre les formes fantasmées, ses propres formes fantasmées.